newsletter Albanien

Schweizer Zeitschrift für die Zusammenarbeit mit Albanien
Informationen für an Albanien Interessierte

Swiss non-profit Journal for the Cooperation with Albania

Journal Suisse pour la Cooperation avec l'Albanie


 
 
Projekte

Allgemeine Informationen

Aktuelle Ausgabe

Alte Ausgaben

Adresse

Abonnements

Mein Artikel

Informations en Français

Articles en Français

English Informations

Articles in English

Terre des hommes
Le travail de «Terre des hommes» en Albanie est consacré aux enfants

Pauvreté, éclatement familial, enfants traînant dans la rue sans avoir accès aux écoles, violence extrême : depuis 1992, Terre des hommes est le témoin de la situation extrêmement difficile dans laquelle vit l'Albanie. Avec son partenaire albanais «Ndihmë për fëmijët» (Aide aux enfants), basé à Korça, Terre des hommes agit pour les enfants et leurs familles, même au milieu des troubles les plus violents.

Mars 1997: La déléguée de Terre des hommes en Albanie, Marie-Thérèse Steffens, termine une mission d'évaluation au Liban. Impossible alors de retourner en Albanie, où les combats font rage. Le téléphone fonctionne tant bien que mal avec l'équipe albanaise sur le terrain: Robert, le responsable du projet de rescolarisation des enfants, et les deux coordinateurs, Namik et Llazar, ont décidé qu'ils aideraient quand même les familles, malgré les risques encourus. Avec des brouettes, au milieu des quartiers les plus défavorisés, ils amènent nourriture et soutien aux familles. Les enfants ne pouvant plus aller à l'école, des cours sont organisés chez certaines familles.

Pour Terre des hommes, ce moment a été d'une grande intensité et nous a montré que les partenaires étaient bien décidés à mener à bien les projets. Des projets qui aujourd'hui suivent deux grandes lignes: premièrement, la lutte contre l'abandon des enfants, par le placement temporaire d'enfants et l'aide aux familles en difficulté et, deuxièmement, la rescolarisation des enfants qui, pour des raisons socio-économiques, passent l'essentiel de leur temps dans la rue.

Il y a des moyens pour prévenir l'abandon des enfants
Jezus, Kristi et Mesia sont des triplés, nés en 1994 et placés en pouponnière dès leur naissance; les parents, vu leur situation économique, ne pouvaient s'occuper que du grand frère, âgé de 9 ans. Pour que les triplés puissent retrouver leur famille, les assistantes sociales se sont employées à recréer le contact: elles ont rendu plusieurs visites à la famille, seules d'abord, puis avec les triplés, pour qu'ils puissent faire connaissance avec leur grand frère et se familiariser avec leurs parents. Restait à organiser l'unique pièce de la maison pour que chacun puisse y dormir et à apporter un soutien aux parents pour la nourriture. Finalement, le 24 octobre 1996, les triplés ont pu rentrer chez eux. «Les retrouvailles furent bruyantes et superbes», se souvient Marie-Thérèse Steffens, déléguée de Terre des hommes. Depuis leur retour, ils marchent, parlent et font des tas de bêtises. Ils sont les vrais enfants de leurs parents, les frères de leur frère.

Dans la rue, à l'hôpital ou en pouponnière: les enfants abandonnés sont encore une réalité. Les réintégrer dans leurs familles est l'un des axes de travail de ce projet, qui s'attache aussi à la prévention du phénomène. Lorsqu'une famille est en difficultés, les assistantes sociales vont la visiter et organisent, si besoin est et avec l'accord des parents, un placement temporaire chez des familles d'accueil, le temps que la situation s'améliore. Ainsi, un enfant a été placé d'urgence dans une famille d'accueil, sa famille n'ayant pas de logement adéquat. Terre des hommes a aidé à la réhabilitation du logement et, après 4 mois, l'enfant a pu retourner chez lui. Deux autres enfants ont été placés de jour dans une famille d'accueil, leur mère les ayant abandonnés et le père ne sachant pas comment s'occuper d'eux. Tout un travail a été fait pour que le papa puisse assumer la garde de ses enfants.

Ce travail de prévention et de réintégration des enfants abandonnés se déroule en étroite coopération avec les services sociaux de la ville, qui connaissent bien ce projet et qui s'impliquent de plus en plus.

Géré par «Ndihmë për fëmijët», ce projet est entièrement financé par Terre des hommes.

Permettre aux enfants d'aller à l'école
Depuis plus de quatre ans, les enfants des familles pauvres se retrouvent dans la rue à effectuer de petits travaux, vente de sachets plastique, cirage de chaussures. D'autres s'adonnent à la mendicité ou à l'errance, qui conduisent très vite à la petite délinquance puis aux groupes dirigés par des adultes. Des bandes armées prennent sous leur coupe des enfants âgés de 12 à 15 ans pour en faire leurs apprentis voleurs (vols de voitures, entrée par effraction dans les maisons, etc.). Le «mariage» des filles âgées de 12-13 ans est courant dans les familles tziganes. Depuis plus d'un an, un autre phénomène est apparu au grand jour. Avec ou sans l'accord de leurs parents, des enfants âgés entre 8 et 15 ans sont exportés en Grèce et en Italie pour la mendicité et/ou la prostitution.

En 1994, la première classe de rattrapage scolaire pour les enfants âgés de 8 à 12 ans ouvrait à Korça et en septembre 1996, le projet était étendu à Elbasan et Berat. Les enfants rencontrés par Terre des hommes dans la rue réintègrent le système scolaire grâce à des classes d'adaptation, ouvertes dans l'enceinte des écoles publiques. Leurs frères et s¦urs sont inscrits dans les classes normales et suivis au niveau scolaire. Les directeurs d'école et les enseignants peuvent ainsi voir que des enfants, considérés comme trop grands ou inadaptés pour suivre les cours, sont tout à fait capables de se retrouver sur des bancs d'école. Et qu'ils sont enthousiastes.

Mais les enfants étant à l'école, cela représente souvent un manque à gagner pour les familles, qui comptent sur le revenu de leurs enfants pour les aider à subvenir à leurs besoins. Ces familles reçoivent donc, grâce au travail d'enseignantes sociales, un soutien social et parfois matériel, lorsque cela s'avère nécessaire. L'objectif n'est pas de créer une dépendance de l'aide alimentaire, mais de trouver ensemble des solutions pour que la famille puisse vivre sans obliger ses enfants à travailler toute la journée. Après deux ans d'expérience, les résultats sont encourageants: en moyenne, dans les trois villes, plus de 40% des enfants ont pu réintégrer l'enseignement normal.

Ce projet continue en 1999 pour 100 enfants par ville. C'est «Ndihmë për fëmijët» qui le mène, sous la supervision de Terre des hommes et avec un financement de l'UNICEF.

Alterner enseignement primaire et formation pré-professionnelle
Parmi les enfants qui n'ont pu retrouver les bancs de l'école publique se trouvent des enfants plus grands, trop âgés pour aller en deuxième ou troisième primaire. Ces jeunes, qui sortent des classes d'adaptation de Terre des hommes ou qui n'ont jamais été à l'école, sont en rupture scolaire à causede leur âge, de leur niveau scolaire - ils ont entre 12 et 14 ans et sont en deuxième année primaire - ou de la situation économique et sociale de leur famille.

Pour eux, «Ndihmë për fëmijët» a lancé un nouveau projet en septembre 1998, avec le soutien financier à 100% de la DDC et sous la supervision de Terre des hommes. Ce projet a pour objectif de développer et de consolider l'intégration sociale des jeunes âgés de 12 à 15 ans, en luttant contre la déscolarisation et les risques de délinquance et de prostitution de ces jeunes. Il s'agit donc de leur permettre d'achever les quatre années primaires tout en les préparant à la vie active: ces jeunes pourront suivre des cours d'éducation sanitaire et ménagère et suivre une formation professionnelle adaptée à leur âge, à leurs motivations et à leurs capacités.

Les enfants réfugiés du Kosovo
En été dernier, Terre des hommes a mené, grâce au soutien de la Chaîne du Bonheur et de l'UNICEF, une action d'urgence pour les enfants de réfugiés du Kosovo. Dans le district de Tropoja, les réfugiés kosovars débarquaient après avoir fui leurs villages. La zone était dangereuse mais, pour Marie-Thérèse Steffens, qui menait le projet, «c'était le bon endroit, le bon moment et dans ces moments-là, on gère avec les bons gestes». La déléguée de Terre des hommes, qui est socio-pédagogue de formation, s'est occupée de ces enfants kosovars réfugiés en Albanie et qui avaient vécu des situations de guerre dramatiques. Tout un travail a également été accompli avec les enfants du district de Tropoja pour qu'ils acceptent les nouveaux habitants. Sur les 150 enfants de 5 à 14 ans pris en charge dans le cadre de cette action, 50% venaient du Kosovo et les autres étaient des enfants du village. Le personnel qui entourait les enfants était extrêmement motivé et solidaire.

La thérapie par le jeu, l'expression verbale et le dessin sont les moyens qui ont été mis en ¦uvre pour aider les enfants réfugiés du Kosovo à dépasser les traumatismes dus aux événements vécus durant leur longue errance. Une aide alimentaire a également été apportée aux familles de réfugiés. «Je me suis occupée d'un enfant qui ne parlait presque plus, raconte Marie-Thérèse Steffens. Il n'arrivait plus à communiquer avec le monde extérieur après ce qu'il avait vécu de terrible. Un jour, nous avons construit une petite maison. Nous avons joué et parlé autour de cette petite maison en carton. Et, tout à coup, ça a été un soulagement. Il s'est senti comme libéré et peu à peu a retrouvé le sens de la vie».

Catherine Wick, Terre des hommes (CCP 10-11504-8)

-› Probeabonnements

Bild © Terre des homme

© newsletter Albanien: Wiedergabe von Text und Bildern in irgendeiner Form nur mit Genehmigung der Redaktion